Le parcours de randonnée prévu sur le territoire de Moissy Cramayel est d’abord remarquable par la diversité des paysages qui sont traversés.
– Des espaces naturels ou pseudo naturels de milieux aquatiques (EN de la motte et bassins du ru des Hauldres dans le bourg de Moissy), qui, même si on sent clairement l’empreinte humaine dans l’aménagement général, donne une vrai impression de nature avec une végétation mature et à l’aspect libre ainsi qu’une faune variée avec des espèces sortant de l’ordinaire des habituels paysages urbains. Grèbe huppé, cormoran, foulque macroule…
L’espace de la Motte est aujourd’hui équipé de plusieurs panneaux d’interprétation décrivant sommairement les spécificités des espaces présents et des espèces que les publics peuvent voir. Bernaches du canada, canards variés, poules d’eau, …
Les bassins du ru des Hauldres situés « dans » Moissy sont peut-être plus intéressants encore car ils possèdent une nature discrète et cachée à laquelle on ne s’attend pas forcément au milieu des résidences. Hérons cendrés très peu farouches, cormorans en position de séchage, ragondins en déplacement, grèbe huppé…). L’environnement sonore, très paisible, rajoute à l’attrait du lieu.
– Des espaces collineux (boisés ou ruraux) moins naturels (remblai le long de la 104 et butte d’Egrenay plus petite au sud de Prologis) n’ont pas d’intérêts faunistiques ou floristiques exceptionnels mais ils permettent d’avoir des champs de vision paysagers ouverts et importants. Les randonneurs peuvent admirer, au-delà des centres logistiques et des 4 voies la part de ruralité du territoire moisséen. Le plateau de Brie était agricole sur Moissy et ça se voit encore un peu à cet endroit. Il est important, même si cela semble évident, de rappeler le caractère artificiel de ces buttes et leur intérêt dans la gestion des déchets de terrassement des aménagements logistiques de Sénart. Ils modèlent le corps de notre territoire local en créant un relief ectopique sur le dos du plateau de Brie où ils se trouvent. Ils rappellent l’histoire agricole de Moissy. Expliquer cette histoire, c’est ancrer encore plus les habitants. Au niveau biodiversité, les espèces Campagnol des champs et la Buse variable peuvent être mises en avant.
Globalement, si les milieux traversés par le sentier peuvent être décrits, c’est surtout leur complexité et la dualité entre les territoires aménagés et de nature restante ou réimplantée, qui sont marquantes voire écrasantes (comme sur les buttes) pour les randonneurs. Cette dualité se voit, s’entend, se sent et se ressent de manière impérieuse. Elle est aussi la marque de nos villes nouvelles et agglomération de bordure de l’Ile-de-France. En ce sens, elle mérite d’être exprimée voire racontée peut-être davantage que la présence du canard fuligule morillon, de la fauvette effarvatte ou des orchidées qui peuvent être vues sur les bords du sentier.
Ainsi la notion de paysage, visage d’un pays peut être présentée. Ce que nous voyons du sentier de Moissy est, sans tomber dans l’étude sociologique, le reflet assez clair des populations arrivées depuis 40 ans et ayant vu ce territoire évoluer et se transformer parfois lourdement. Que reste-t-il des terres agricoles qui ont fait la renommer de la Brie, des bassins de décantation des raffineries sucrières qui étaient l’histoire moisséenne. Les bassins de rétention sont aussi la marque du territoire, même si plus récente, et sont rentrés dans le visuel commun des habitants. Les 75 ou 80 bassins existant sur l’ex territoire de Sénart font « partie du paysage » et en sont aussi les marqueurs.